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I   Chant grégorien - Ars Antiqua

II   Ars Nova

III Les instruments du Moyen-Age


Chant grégorien - Ars Antiqua

 

 

Sommaire de ce chapitre

 

Introduction

Les éléments de la musique

Les musiques du moyen-âge

Le chant grégorien

Introduction

Les modes du chant grégorien

La notation

La gamme

Ars Antiqua

Le développement de la polyphonie

Hildegard von Bingen

L’école de Notre-Dame

Léonin

Pérotin

La notation rythmique

Troubadours et trouvères

Guillaume IX d'Aquitaine

Adam de la Halle

 

 

 

Introduction

 

Au cours du moyen-âge, nous allons voir évoluer la musique de la forme la plus simple à des formes de plus en plus complexes.

 

 

Les éléments de la musique

 

A titre d’introduction, considérons d’abord de quels éléments est formée la musique.

 

Si nous prenons comme exemple une chanson de variétés, telle que nous en entendons tous les jours, on y trouve :

  • La mélodie formée d’une suite de notes successives :c’est l’air que l’on fredonne sous sa douche par exemple.

  • Le rythme que l’on marque en tapant des mains ou des pieds, rythme qui peut-être plus ou moins complexe, du rythme à 1 temps que l’on entend souvent dans les discothèques (boum, boum, boum …), aux rythmes les plus complexes que l’on trouvera dans les œuvres de musiciens comme Stravinsky, Xenakis etc …

  • L’harmonie : ce sont dans notre chanson les accords d’accompagnement de la mélodie. Selon l’accord qu’on lui associe, une même note pourra avoir une expression très différente, gaie ou triste …

  • Le timbre : C’est en quelque sorte la couleur du son, qui dépend du choix des instruments : Tout l ‘art de l’orchestration est de bien choisir et bien marier les timbres.

Nous allons voir que dans les premières musiques écrites du moyen-âge, on ne trouvait ni rythme, ni harmonie, ni timbres (autres que les voix), le plain-chant étant purement mélodique.

 

Les musiques du moyen-âge

 

Jusqu’au 9e siècle, la musique est principalement monodique (à une seule voix), la polyphonie se développera ensuite, principalement à partir du 12e siècle.

 

La musique du moyen âge commence à l’église qui poursuit la tradition des anciens grecs et des juifs de Jérusalem.

 

On y trouve d’abord successivement :


1) Hymnes et cantiques populaires des premiers chrétiens, accompagnés de flûte et parfois même dansés.

2) Les psaumes, pour chant seul, dont le texte est tiré de la bible

3) Les psaumes avec répons, dans lequel le chœur des fidèles répond au soliste par une sorte de refrain.

4) Les psaumes antiphoniques, apparus au 4e siècle, où 2 chœurs chantent le psaume en alternance.
Ces mélodies liturgiques chrétiennes d’occident chantées en latin, cantiques, hymnes, psalmodies, de tradition orale sont très anciennes : certaines datent des premiers siècles de notre ère.

5) Le chant grégorien apparu au 6e siècle, et qui est encore en vigueur de nos jours.

 


Chant ambrosien :
"Ecce quam bonum ..."

L’un des premiers compositeurs, au 4e siècle, est Saint Ambroise, qui conserve 4 des modes grecs, que l’on appellera plus tard : modes authentiques.


Saint Augustin, connu pour ses écrits théologiques, compose également un traité de musique.

A partir du 12e siècle, on assiste au développement de la polyphonie, et à la naissance de nouvelles écoles musicales regroupées sous la dénomination d’Ars Antiqua.


Puis la musique évolue au 14e siècle avec l’Ars Nova, qui introduit des évolutions importantes au niveau de la notation et du style.

 

 

 

Le chant Grégorien

 

C’est le pape Grégoire le grand (540-604) qui, dans le cadre de la réorganisation et l’harmonisation des rites des églises, impose le chant grégorien en diffusant un document appelé antiphonaire rassemblant une sélection de chants destinés à toutes les fêtes de l’année religieuse.

 

Grégoire le grand créa également une école appelée la Schola Cantorum, destinée à former les ecclésiastiques et propager dans toute l’Europe cette nouvelle forme musicale.

 


Grégoire 1er le grand
par Carlo Saraceni (1585-1620)

Le terme de plain-chant appliqué au chant grégorien met en valeur l’aspect simple, calme et serein de cette musique par opposition aux musiques profanes et instrumentales de l’époque.

 

Le chant grégorien vécut principalement du 7e au 12e siècle, mais il est encore pratiqué aujourd’hui et sa tradition est en particulier  entretenue par les moines de l’abbaye de Solesmes, importants producteurs de disques de cette musique.

 

Le chant grégorien est avant tout un chant de prière.

 

Les chants communs à toutes les messes sont :

-  Le Kyrie (l’une des plus anciennes formes de la liturgie)

-  Le Gloria

-  Le Credo

-  Le Sanctus

-  L’Agnus Dei

 

 

 

Les modes du chant grégorien

 

Le chant grégorien utilise 8 modes, appelés ecclésiastiques, comprenant 4 modes dits authentiques ou authentes et 4 modes dérivés dits plagaux, auxquels on a donné des noms de modes grecs bien qu’ils n’aient pas de rapport avec ces derniers.

 

Les 4 modes authentes sont :

-  Protus ou mode de ré, dit dorien

-  Deuterus ou  mode de mi, dit phrygien

-  Tritus ou mode de fa, dit lydien

-  Tetrardus ou mode de sol, dit mixolydien.

 

Ces 4 modes sont obtenus à partir de la gamme de do majeur, en partant d’une autre note fondamentale, modifiant ainsi la suite des intervalles par rapport à cette fondamentale, comme le montre ce tableau :

 

Les modes plagaux : Hypodorien, Hypophrygien, Hypolydien et Hypomixolydien  qui leur sont associés, s’obtiennent  en déplaçant vers le grave le tétracorde supérieur du mode authente.

Par exemple :

Protus authente (mode dorien) :

 

ré mi fa sol  la si do ré (ambitus de ré à ré)

Protus  plagal (mode hypodorien) :

la si do

 mi fa sol la (ambitus de la à la)

 

On obtient ainsi les 8 modes ecclésiastiques du chant grégorien :

 

 


Chapiteaux de l’abbatiale
de Cluny III

 

Les chapiteaux de l’abbatiale de Cluny III (Saône et Loire) ont sans doute été sculptés au début des années 1090. Deux de ces chapiteaux représentent les 8 modes musicaux grégoriens et portent sur chacune de leurs faces une figure sculptée et une inscription. Ici, le troisième mode est représenté par un homme assis, touchant les cordes d’un psaltérion ou d’une cithare posée sur son genou. L’inscription  Tertius impigit Christumque resurgere pingit ("Le troisième met en avant et peint la résurrection du Christ") évoque la résurrection. A Cluny, la musique était considérée en effet comme un élément favorisant l’élévation des fidèles. Chapiteau conservé au Farinier de l’abbaye.

 

 

Extrait musical

La séquence musicale suivante est extraite du disque « Gregorian Chant » de la schola cantorum of Amsterdam students.


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La notation

 

Pendant de nombreux siècles, la musique chrétienne s’est transmise uniquement par tradition orale. Puis les neumes apparurent vers le 7e ou le 9e siècle : ce sont des signes tels que accents, points, traits, placés au-dessus ou à côté des paroles, qui donnent des indications sur l’accentuation et le sens de la mélodie.



Notation neumatique du 9e siècle



Première page de la séquence de Pâques Laudea Salvatorio de Notker Balbulus (Le bègue) figurant dans le recueil manuscrit Liber Hymnorum (vers 880). Des neumes figurent en regard du texte, en bas à droite.
Manuscrit conservé au Monastère d'Einsiedelm (Suisse).

 

Jusqu’au 12e siècle, on assiste à une évolution de l’écriture : la notation neumatique est complétée par la notation alphabétique qui consiste à placer les lettres de la gamme grecque au-dessus du texte, puis évolue avec la notation diastématique qui consiste à placer les neumes ou les lettres sur plusieurs niveaux au-dessus du texte puis, en notation carrée placée sur une portée de 4 lignes.

 


Notation diastématique


Neumes et notation carrée

 

 

La portée

 

Au 9e ou au 10e siècle, un moine copiste imagina d’utiliser une ligne de référence représentant un son fixe, le fa, servant de référence aux autres notes, réparties dans l’espace, au-dessus et au dessous de cette ligne : C’est ainsi que naquit le principe de la portée.

Guy d’Arezzo donna la couleur rouge à cette ligne de fa, et y ajouta une seconde ligne, de couleur jaune, pour l’ut (do). Plus tard, on ajouta 2 lignes noires donnant lieu à la portée colorée de 4 lignes.

 

 

On simplifia ensuite le système en traçant des portées de 4 lignes rouges ou de 4 lignes noires

 

 

C’est seulement à la Renaissance que l’on voit apparaître notre portée définitive de 5 lignes avec la barre de mesure.

 

 

 

La gamme musicale

 

Pour préciser les intervalles mélodiques du chant, apparait au 10e siècle une notation alphabétique utilisant les lettres de a à p, puis en Italie une notation alphabétique, utilisant les lettres de A à G et de a à g. Pour descendre au-dessous de la note A, on y ajouta la lettre grecque G (gamma) qui a donné son nom à la gamme.   

Vers 1030, le moine Guido d’Arezzo invente la solmisation, système de notation musicale – doublé d’une méthode pédagogique – dans lequel les notes sont chantées sur des syllabes.

 

Alors que jusque là on utilisait les premières lettres de l’alphabet pour désigner les notes, on lui attribue (peut-être à tort) le procédé mnémotechnique par lequel on les nomme, maintenant dans les pays latins, à partir des syllabes initiales d’un hymne à Saint Jean-Baptiste :


UT queant laxis
REsonare fibris
MIra gestorum
FAmuli tuorum
SOLve polluti
LAbii reatum
Sancte Ioannes.



En fait, le SI n’entre en usage qu’au 16e siècle, et l’UT devient DO au 17e siècle.

 

 

La notation anglo-saxonne

Les pays anglo-saxons ont conservé la notation des notes de la gamme par des lettres. Cette notation a pour origine celle pratiquée en Grèce au siècle de Pythagore (6e siècle avant JC), où l’on utilisait les 15 premières lettres de l’alphabet pour désigner les notes sur 2 octaves. Cette méthode a été reprise au 9e siècle de notre ère, en n’utilisant alors que les 7 premières lettres de l’alphabet, de A à G.
La correspondance, de nos jours, s’établit comme suit :


Dans les pays de langue allemande, le si est désigné par la lettre H, B désignant le si bémol. Le mot bémol vient d’ailleurs de l’allemand « B moll » qui signifie B « mou ».

Pour mémoire :


(Voir aussi la fiche compositeur consacrée au chant grégorien)

 

 

 

Ars Antiqua

 

L’expression Ars Antiqua désigne la période des 12e et 13e siècles, depuis les débuts du développement de la polyphonie jusqu’à l’avènement de l’Ars Nova

 

L’ars Antiqua a vu se développer la polyphonie avec des mouvements de voix parallèles (organum) ou contraires (déchant), la notation avec l’apparition de la notation mesurée.

 

Le développement de la polyphonie

 

On ne peut pas donner de date de naissance à la polyphonie, car celle-ci a sans doute existé de tous temps. Mais elle a été organisée à partir du moyen-âge et on peut l’associer à l’apparition des notes carrées au 12e siècle.

 

Le 12e siècle voit donc l’organisation et la formalisation de la polyphonie. Les principales formes rencontrées à cette époque sont : l’ organum, le déchant, le conduit, le motet.

 

Les consonances parfaites admises alors en France sont l’unisson, l’octave, la quarte, la quinte.



L’organum 

Dans l’organum, un second chanteur (ou groupe choral ou instrument), double la mélodie liturgique de la voix supérieure, « note contre note » partant de l’unisson jusqu’à la distance de quarte ou de quinte inférieure, pour revenir ensuite à l’unisson.


C’est une forme primitive du contre-point, dont l’origine du nom vient de « point contre point », car les notes étaient alors représentées par des points.

- Le gymel, d’origine nordique, est un organum dans lequel la mélodie d’accompagnement suit le chant à intervalles de tierce (que les français trouvaient alors non consonants).

- Le faux-bourdon est un gymel où l’accompagnement est élevé à l’octave supérieur, c’est à dire à intervalle de sixte par rapport au chant. Il pouvait s’y ajouter une troisième voix intermédiaire à intervalle de tierce.

 

 

 

Le déchant 

Dans le déchant, l’accompagnement (voix organale) devient la voix supérieure plus importante, soutenue par la mélodie liturgique (cantus firmus) qui passe à la voix inférieure et est alors appelée le ténor (de « teneur », qui soutient la voix organale supérieure). Les 2 voix peuvent de plus évoluer en mouvement contraire.


Au 12e siècle, naît à l’abbaye de Saint-Martial de Limoges la technique de l’organum fleuri ou mélismatique, qui permet au déchant de développer des mélismes plus nombreux que ceux de la voix principale (le ténor).

 


Organum mélismatique, extrait de "Viderunt Omnes" de Léonin

 

 

 

Le conduit 

Destiné à la "conduite" du prêtre vers l'autel, c'est une composition d'abord à 2, puis 3 ou 4 voix dans laquelle le ténor n’est plus astreint à un texte liturgique.

 

 

 

Le motet 

Dans le motet (du latin motetus = petit texte) on a placé des paroles sur les vocalises de l’organum.

Au 12e siècle, le motet se compose de :

-   un ténor chantant un texte liturgique qui devient secondaire et dont le thème peut-être confié à un instrument.

-   une ligne mèlodique placée au-dessus du ténor et consacrée aux « mots » d’un poème modulé

-   Il peut y avoir une 3e partie appelée triplum avec des paroles différentes, qui se superpose aux 2 premières.

-   Auquel peut s’ajouter un quadruplum, avec encore un texte différent.

Un motet peut donc comporter jusqu’à 4 mélodies indépendantes et 4 textes différents, joués simultanément.

Exemple de motet : le jeu de Robin et Marion d’Adam de la Halle.

 

 

 

Hildegard von Bingen

 

Hildegard von Bingen est une religieuse bénédictine, femme de lettres et compositrice allemande, canonisée et nommée Docteur de l’Eglise en 2012 par le Pape Benoît XVI, la plus haute reconnaissance de l’Eglise catholique.


Hildegard von Bingen représentée sur un vitrail de l'Abbaye Sainte-Hildegarde d'Eibingen.

Hildegard von Bingen est née le 16 septembre 1098 à Bermersheim près d’Alzey (Allemagne).

Suite à la manifestation de phénomènes mystiques, elle entre à 8 ans au couvent des Bénédictines de Disibodenberg. Elle prend le voile en 1112 et devient Abbesse (Mère supérieure) en 1136.

En 1151, elle reçoit l’approbation du Pape Eugène III qui l’encourage à poursuivre son activité littéraire et musicale. Elle compose alors son drame liturgique « Ordo virtutum » (Le jeu des vertus), qui comporte 82 mélodies et met en scène les tiraillements de l'âme entre le démon et les vertus.

Hildegard von Bingen a aussi composé plus de 70 chants monodiques liturgiques, hymnes et séquences mélismatiques. L'ensemble de ces chants forme la collection « Symphonia harmoniae celestium revelationum » (Symphonie de l'harmonie des révélations célestes).

Hildegard von Bingen meurt le 17 septembre 1179 à Ruppertsberg.

 

Voir aussi Hildegard von Bingen sur Wikipedia et sur France Musique

 

 

 

L’école de Notre-Dame

 

C’est alors que s’édifiait la cathédrale que des musiciens firent de Paris un foyer artistique de renom international. De l’école de Notre-Dame, seuls les noms de Maître Albert de Léonin et de Pérotin furent transmis à la postérité.

 

Maître Léonin (2e moitié du 12e s.)

C’est le premier musicien connu de l’école de Notre-Dame de Paris (Ars antiqua). Son activité se situe vers 1180, époque de l’ouverture au culte de la cathédrale de Paris.

L’œuvre principale de Léonin est le Magnus Liber Organi composé entre 1160 et 1180. C’était un cycle de chants pour l’année liturgique dont il reste 80 organums à 2 voix.

L’organum de Léonin est un organum à vocalises (ou organum fleuri) à deux voix (organum duplum) : Une voix grave (appelée ténor) chante, en notes longues, le texte liturgique (appelé antiphonaire). Au-dessus, la voix organale déroule des mélismes (ornementations vocales) qui peuvent être improvisés.

 

 

 

Pérotin (12e - 13e siècle)

Le nom de Pérotin reste attaché à l’essor de la polyphonie. C’était le meilleur élève de Léonin à qui il succéda à l’orgue de Notre-Dame, et dont il publia et améliora le Magnus Liber Organi livre de musique de Notre-Dame.

Avant Pérotin, l’écriture polyphonique était à deux voix (déchant et organum duplum). Avec Pérotin apparaît l’écriture à trois et à quatre voix (organum triplum et organum quadruplum) , évoluant en mouvements contraires.

Pérotin s’affranchit des modes ecclésiastiques en réintroduisant les échelles diatoniques d’UT et de FA, d’où allait sortir la notion de mode majeur.

 

 

La notation rythmique

Le développement de la musique polyphonique nécessite de définir précisément la durée des notes et va amener la notation mesurée. Ceci était en effet indispensable pour chanter simultanément des parties différentes.

C’est Pérotin qui introduisit la notation de la durée proportionnelle des notes (notation mesurée). Ce travail fut poursuivi par ses élèves qui divisèrent l’unité de mesure (maxime) en longa, brevis et semi-brevis.


1 maxime  =  3 longues

1 longue  =  3 brèves

1 brève  =  3 semi-brèves

Ce nouveau système de notation permet de préciser les rythmes. On définit alors un système de 6 modes rythmiques, tous établis sur une base ternaire, selon la division des valeurs de notes alors en usage :

 



Le rythme binaire n’apparaitra que plus tard, avec l’ Ars Nova

 

 

 

Extraits musicaux

Les séquences musicales suivantes sont extraites du disque « Mystery of Notre-Dame» de l’ensemble Orlando Consort .

LEONIN :

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PEROTIN :


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(Voir aussi la fiche compositeur consacrée à l'Ecole de Notre-Dame)

 

 

 

Troubadours et trouvères

 

La musique profane du moyen-âge était essentiellement représentée par les troubadours et les trouvères.

Les troubadours, qui s’exprimaient en langue d’Oc, apparurent dans le sud de la France au début du 12e siècle, et furent suivis par les trouvères , qui s’exprimaient en langue d’Oïl, au nord de la Loire. C’étaient des poètes-musiciens, principalement des seigneurs et des dames de grandes familles (tels par exemple Thibaud de Champagne devenu roi de Navarre) , dont les compositions sont très marquées par l’amour courtois en vogue à cette époque. Richard Cœur de Lion lui-même a été qualifié de roi-trouvère.

Les troubadours et trouvères ont grandement participé à la création de la notation mesurée. En effet, leurs chants étant composés en vers, ils doivent structurer leurs mélodies en conséquence, contrairement au chant grégorien dont le rythme non mesuré est adapté à la prose.

 

 

 

Guillaume IX d’Aquitaine  (1071-1127)

 


Guillaume IX : Farai un vers ...

C'est en Aquitaine qu'a pris naissance la poésie lyrique occitane. Guillaume IX, duc d'Aquitaine, 7e comte de Poitiers, qui menait une vie joyeuse au milieu d'une troupe de « compagnons », est le plus ancien troubadour. Il est surnommé depuis le 19e siècle, le roi des troubadours. C’est aussi le premier poète connu en occitan. On lui attribue onze chansons, dont le sujet essentiel de certaines s’articule autour de ses actes érotiques.

Cette première période de l’art des troubadours est aussi représentée par quatre autres poètes : Cercamon, Marcabru, Jaufré Rudel et Bernard de Ventadour, ainsi que par des femmes (trobairitz) Tibors comtesse d'Orange, Maria de Ventadour, Béatrice de Die.

 

On trouvera une biographie et l’analyse de l’œuvre de Guillaume IX sur books.openedition, et ses chansons sur youtube.

 

 

 

Adam de la Halle (1235 environ-1285 environ)

 

Adam de la Halle, appelé aussi Adam le bossu, est sans conteste le plus célèbre des trouvères. Il est l’auteur de célèbres compositions telles que le jeu de la feuillée, et surtout le jeu de Robin et Marion , que l’on a considéré comme le point de départ de l’opéra comique français.

 

Le jeu de Robin et Marion (extraits musicaux)

 

Le jeu de Robin et Marion comprend dix personnages : Robin, Marion, Un chevalier, six bergers et une bergère.

On y raconte la tentative de séduction d’un chevalier auprès de Marion, qui le repousse et l’apprend à Robin. Celui-ci, craignant le retour du chevalier, fait appel à des bergers qui s’arment de bâtons. Le chevalier revient néanmoins et enlève Marion, qui finit par s’en délivrer.

Tout cela se poursuit par les jeux et les danses de Robin et de Marion et des autres villageois. et par le mariage de Robin avec Marion.

 

Les séquences musicales suivantes sont extraites du disque « Le jeu de Robin et Marion » de l’ensemble micrologus

   

   

   

   

   


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(Voir aussi la fiche compositeur consacrée à Adam de la Halle)

 

 

Autres trouvères et trouveresses : Gace Brulé, Blondel de Nesles, Marguerite de Champagne, Agnès de Navarre-Champagne, Marie de France.

 

 


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